« Amateur éclairé », Perrenet illustre un type de chercheur caractéristique du XIXe siècle, représenté encore dans l’avant-guerre, et que l’on considère aujourd’hui avec une curiosité un peu nostalgique. Il appartenait à une famille de bonne bourgeoisie, possessionnée à Marcilly-sur-Tille. Comme il était d’usage en ces milieux, il fit son droit et devint avocat, d’abord à Dijon jusqu’en 1907 puis à Paris entre 1907 et 1926. Le départ pour la capitale ne refroidit toutefois en rien son enthousiasme encyclopédique. Élu à l’Académie dès 1906, il se consacra avec ardeur, pendant toute la durée de sa publication (1911-1926), à l’aventure de la Revue de Bourgogne, un périodique régional à la fois savant et varié, destiné au grand public cultivé. Bon gestionnaire et animateur, il produisait aussi régulièrement, dans les domaines les plus divers. Prospecteur et fouilleur comme beaucoup de notables lettrés, il a contribué aux recherches archéologiques, y compris en préhistoire. Amateur de vieux papiers, il a livré plusieurs contributions à l’histoire de la Bourgogne, notamment à propos du protestantisme – ce qui n’étonne pas quand on songe à l’importance de la communauté d’Is-sur-Tille au XVIe siècle. Prompt lui-même à taquiner la muse, il s’intéressa enfin à la littérature d’Ancien régime, achevant ainsi de construire un sympathique profil de touche-à-tout, très loin de l’austérité des spécialisations universitaires.
Henri Drouot, « Pierre Perrenet (1866-1940) », Annales de Bourgogne, t. 13, 1941, p. 149-156 et Mémoires de la Commission des Antiquités du département de la Côte-d’Or, t. 22, 1940-46, p. 118-119.