« Il y a longtemps que l’on chante les bergers : M. D’Aubenton fait mieux ; il les instruit. » (Histoire de la Société royale de médecine, 1785).

Daubenton Louis-Jean-Marie, né à Montbard en 1716, naturaliste et anatomiste reconnu, étudie chez les jésuites de Dijon, puis à la Sorbonne. Son père le destine à l’état ecclésiastique, mais à sa mort, il abandonne complètement la théologie pour la médecine. Reçu docteur à Reims, il rentre à Montbard pour se livrer à cet art. Buffon, son compatriote et ami (à l’époque) l’invite à venir à Paris où, en 1750, il est nommé garde et conservateur au Cabinet d’histoire naturelle du Jardin du Roi. Il classe et enrichit les collections du futur Muséum d’histoire naturelle et s’adonne avec ardeur à fournir les données anatomiques de l’œuvre monumentale de Buffon.

En 1778, il est chargé d’une chaire, nouvellement créée, d’histoire naturelle au Collège de France. Il est nommé professeur d’économie rurale à l’École royale d’Alfort, en 1783. Il publie aussi de nombreux articles dans les Mémoires de l’Académie royale des sciences (1768 à 1785) et les Mémoires de la Société royale de médecine (1777 à 1781). Il n’en oublie pourtant pas la pratique… Il possède un troupeau de moutons, dans sa propriété de Montbard, dont il prend grand soin. Il cherche à améliorer la qualité de la laine de ses reproducteurs. Il écrit une Instruction pour les bergers et pour les propriétaires de troupeaux (Paris, 1782, XI-414 p.) qui retient l’attention de toute l’Europe : éditée, rééditée aux frais du gouvernement, traduite en plusieurs langues, dont l’allemand et l’italien. Il souligne dans sa première édition : « J’ai disposé cette instruction par Demandes & par Réponses, pour la rendre plus faciles à entendre & à retenir de mémoire. Je l’ai divisée par Leçons… Il ajoute un index. Daubenton meurt d’apoplexie au cours d’une séance du Sénat où il vient d’être nommé, fin décembre 1799 (ou début 1800, suivant les auteurs).-

Françoise Vignier, « Une application des expériences de Daubenton : l’introduction en Bourgogne de moutons du Roussillon », Actes du 51e Congrès de l’Association bourguignonne des sociétés savantes, Montbard, 1980, Montbard, 1981, p. 114-118.