LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1816 ● Décès de Louis Moussier, dernier vicomte-mayeur de Dijon

Louis Moussier est né en 1744 à Chalon-sur-Saône d’un père, alors aubergiste, mais disposant d’une solide assise financière. Aussi Louis peut-il réaliser l’acquisition d’offices qui permettent d’accéder à la noblesse. Cette belle ascension sociale est couronnée par une nomination de vicomte-mayeur le 19 juillet 1784. Homme prudent, en but à la méfiance de ses concitoyens, Moussier ne prend pas position dans les soubresauts parlementaires qui marquent les dernières années de l’Ancien Régime. Son mandat est marqué par l’édification de la porte dénommée Condé en hommage au gouverneur de la province ; c’est aujourd’hui la porte Guillaume. Ne siégeant plus au conseil échevinal dès le 21 mai 1789, il démissionne le 21 juillet. Emprisonné durant quelques mois à la prison de Dijon en 1794, il réussit cependant à conserver la gestion de ses biens. Maire d’Athée durant la Première Restauration, le Journal de la Côte-d’Or du 5 juin 1816 annonce qu’il a été « frappé de mort subite en son château d’Athée près d’Auxonne le 1er juin à 1 heure du matin ».

Le souvenir de Louis Moussier est curieusement ravivé en 1882 par la découverte fortuite d’un trésor dans un hôtel particulier, dit de Migieu, place Bossuet à Dijon : des caissettes contenant des rouleaux de pièces d’or du XVIIIe siècle, d’une valeur de plus de 300 000 livres, étaient cachées dans une niche. Louis Moussier avait acheté en 1778 cet hôtel à Anthelme de Migieu, marquis de Savigny et y avait secrètement conservé cet impressionnant pactole. Henri Petit a démontré que cette fortune n’avait pas été usurpée par Moussier mais résultait d’une gestion précautionneuse.

Henri-Antoine Petit, « L’étrange trésor de Louis Moussier, dernier vicomte-mayeur de Dijon », Annales de Bourgogne, 64, 1992, p. 103-118.