Né le 14 octobre 1888 à Charolles, le statuaire Jean Sébastien Irénée Davoine, dit René Davoine, s’éteignit dans cette ville le 23 mars 1962. La sous-préfecture de Saône-et-Loire perdait l’un de ses enfants les plus célèbres, qui léguait à la commune l’ensemble des œuvres se trouvant dans son atelier charollais, constitué tant de sculptures achevées que de plâtres préparatoires. René Davoine, suivant son père, avait passé une partie de sa jeunesse en Argentine, où il apprit le métier de sculpteur et fut reçu 21e au concours d’entrée de l’École des Beaux-Arts de Buenos Aires. Rentrant définitivement en France en 1918 (il avait été réformé car asthmatique), il s’installa dans la maison familiale, voisine de celle d’un sculpteur italien. Sa première commande fut une œuvre en bois pour le Carmel de Paray-le-Monial. Son saint Joseph lui valut de très nombreuses recommandations et commandes dans le monde ecclésiastique. Cependant, ce sont des œuvres laïques qui lui ouvrirent les portes de la gloire. Avec Gaminerie, sculpture en bois montrant son fils Félix montant à cloche-pied sur une tortue, il fut reçu au salon de 1925 et gratifié d’éloges. Opprimée, en bois toujours, représentant sous les traits d’une femme enchaînée la Pologne, lui permit d’obtenir, en 1927 une médaille de bronze au Salon et les félicitations du président Gaston Doumergue. À partir de 1934, il sculpta la pierre et continua de recevoir de nombreux prix et félicitations : médailles d’argent à l’exposition universelle de 1937, d’or au Salon de 1954, prix de l’Institut en 1959 et 1960. Il réalisa aussi deux monuments aux victimes de la Seconde Guerre mondiale : celui de Charolles fut inauguré le 21 septembre 1949 par le Général de Gaulle le 21 septembre 1949 qui envisagea un moment de faire réaliser à Davoine un monument pour le Mont Valérien. Le second monument est à Paray-le-Monial (c’est la seule œuvre pour laquelle il eut besoin d’un appareilleur). Les œuvres restées dans son atelier sont aujourd’hui au musée du Prieuré de Charolles, dans un espace qui leur est exclusivement dédié.
Émile Gerbe, "René Davoine (1888-1962)", Mémoire brionnaise, n° 21, 2009, p. 39-45l, ill., repris dans Pays de Bourgogne, n° 228, mars 2011, p. 12-18.