Né le 26 septembre 1877 à Nyon, fils d’un conducteur de travaux à la Compagnie Simplon-Jura, originaire du Villars près de Tournus, Alfred Cortot est considéré comme le plus illustre des pianistes français de son temps, mais il a été tout autant un pédagogue réputé et influent, faisant alterner tout au long de sa vie concerts et enseignements. En 1902, il donna la première exécution en France du Crépuscule des dieux de Wagner, ainsi que celle du Requiem allemand de Brahms et de la Légende de sainte Elisabeth de Liszt. En 1905, il fonda, avec le violoncelliste Pablo Casals et le violoniste Jacques Thibaud, un trio de musique de chambre, dont la réputation internationale fut vite établie. En 1919, il créa, avec Auguste Mangeot, l’École normale de musique de Paris qui porte désormais son nom. Ses ouvrages de musicologie restent des références : Les principes rationnels de la technique pianistique (Salabert, nombreuses rééditions et traductions), La musique français de piano (Rieder, 1930-1933, puis PUF, 1944), tout comme ses interprétations de Chopin, Schumann, Schubert, Liszt, Brahms, Debussy, et tant d’autres, gravées dans la cire. Il n’a jamais connu qu’un seul engagement : aimer et servir la musique. L’immense notoriété acquise au cours de l’entre-deux-guerres le conduisit à assurer plusieurs missions dans le cadre du Secrétariat général des Beaux-Arts ; il pourra ainsi organiser la profession musicale, grâce à la création en 1943 du Comité professionnel de l’art musical et de l’enseignement libre de la musique dont il fut le premier président. Après la Seconde Guerre mondiale, il retrouva toute son audience de grand pianiste international, donnant entre 1945 et 1958 près de mille concerts dans le monde. En 1952, le Japon donna son nom à une île (Cortoshima). Il mourut à Neuchâtel le 15 juin 1962 et fut inhumé au Villars.