Né le 16 décembre 1718 à Dijon, Bernard était le fils de Jean Piron, apothicaire à Dijon et le petit-fils d’Aimé Piron (1640-1727), apothicaire et poète. Il fréquenta le collège des Godrans puis celui de son oncle Aimé, prêtre de l’Oratoire à Beaune. Reçu avocat au Parlement de Dijon, il ne plaida jamais (il s’en explique dans son épitaphe : « Ci-gît Piron, qui fit son droit / Mais de peur de mettre un client à l’aumône / Au palais ne plaida, ni dans nul autre endroit / Aussi n’a-t-il volé personne »), refusa d’exercer une charge quelconque (« Du métier de ne rien faire / Je fais mon unique affaire / Mon désir / Au plaisir / Sacrifie »), passant son temps à polissonner, boire et rire. Très jeune en 1740, il était pourtant devenu Associé de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, puis Membre résidant le 12 février 1746 avant son oncle Alexis qui n’y entra qu’en 1762. Il épousa Christine Fouchère qui acquit au moment de la Révolution une certaine notoriété en insérant les cheveux des personnes condamnées par les tribunaux dans des peintures miniatures. Très dévote, elle obtint de son époux qu’il brûle ses poésies profanes et Bernard se mit, comme Alexis d’ailleurs, à traduire les psaumes de la pénitence. Il mourut à Dijon le 9 mai 1812.
Michel et Christine Pauty, "Tombeaux et épitaphes des Piron", Le paradigme de la filiation, colloque organisé par le Centre Gaston Bachelard [...] de l'Université de Bourgogne et le Centre d'études de la philosophie ancienne de l'Université libre de Bruxelles, 18-23 mars 1993, dir. J. Gayon et J.-J. Wunenburger, l'Harmattan, 1995 (" Conversciences", 16), p. 289-315.