Né le 1er août 1592 à Caen, Boisrobert fit des études de droit avant de se joindre au groupe des poètes libertins animé par Théophile de Viau et Saint-Amant. Grâce à Malherbe, il fut admis à la cour, voyagea à Londres et à Rome où il s’attira les faveurs du pape Urbain VIII. Il avait abjuré le protestantisme dès 1621 et reçu les ordres. Il fut nommé abbé de Châtillon-sur-Seine, ce qui, avec d’autres bénéfices, lui procura de substantiels revenus. Sa vocation était cependant des plus incertaines. Il avouait lui même n’être qu’un méchant prêtre : « S’il faut parfois que je soutienne / Ou le répons ou bien l’antienne, / Je n’en saurais venir à bout :/ Je mets le désordre partout. » Habile courtisan, il devint conseiller d’Etat et aumônier du roi. Son esprit, qu’il exerçait souvent au détriment d’autrui, plaisait à Richelieu dont il devint un familier. « Grand dupeur d’oreilles », il fréquenta Ninon de Lenclos et le salon de la marquise de Rambouillet, jouant avec finesse entre le Cardinal et ses ennemis. Sa « débauche truculente » lui valait des disgrâces mais Son Éminence ne pouvait se passer longtemps de celui qui était devenu son secrétaire littéraire. Il faisait partie du Cénacle des Beaux Esprits qui se réunissait autour de Conrart et dont Richelieu fit l’Académie française. Il en devint un des membres les plus actifs. Passionné par la comédie, il fréquentait régulièrement l’Hôtel de Bourgogne. Il écrivit dix-huit pièces de théâtre qui ne réussirent, selon Voltaire, « qu’auprès de son patron » et de nombreuses poésies dont ses Épîtres en vers. Il mourut à Paris le 30 mars 1662.
Anastasia Iline, François Le Métel de Boisrobert (1592-1662), écrivain et homme de pouvoir, Thèse d’École des chartes, 2004.