Né le 11 juillet 1882 à Dijon, Maurice était le fils de Victor Darantiere (Chaumont, 1840 – Dijon, 1922), « maître-imprimeur », qui avait racheté en 1870 l’imprimerie issue de l’atelier de Jean-Baptiste Noëllat, l’avait installée rue Chabot-Charny, avait produit des éditions bibliophiliques (éd. Ed. Rouveyre) et travaillé avec Léon Bloy, Joris-Karl Huymans, etc. (Médaille de vermeil de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon en 1888). De 1911 à 1925, il publia La Revue de Bourgogne, bimensuelle puis mensuelle. Le 2 février 1922, jour du décès de Victor, « le livre bleu » d’Ulysses, écrit dans la décennie précédente par James Joyce, interdit en Irlande, en Angleterre et aux Etats-Unis, sorti des presses de Maurice, arrivait à Paris : 732 pages, 1075 grammes et il devenait l’imprimeur « frenchie » (Contact Publishing, de Robert McAlmon : Three Stories and Ten Poems d’Hemingway). En 1926, il créa les Éditions du Raisin (Le Voyage de Piron à Beaune, Les Sonnets du Docteur, Lettres d’Italie de Charles de Brosses, Le Carnet de rêves d’André Beucler, etc.) et réalisa de nombreuses impressions d’art (La Conque miraculeuse, avec des compositions d’Albert Gleizes, Liluli de Romain Rolland) avec la Nrf, la Société littéraire de France (Noëls bourguignons de Guy Barozai), les éditions G. Boutitié, G. Servant, F. San’t Andrea, etc. Deux ans plus tard, il s’installait à Paris et continua ses aventures. Il mourut le 25 avril 1962 à Paris. L’imprimerie continua cependant à Dijon jusqu’en 1973, date à laquelle elle se transporta dans l’agglomération dijonnaise (Quetigny).
Maud Simmonot, La vie littéraire en Bourgogne (1820-1920), thèse, Littérature française, Dijon, 2008.