Né en 1512 à Rhodes où son père, descendant des marquis d’Ivrée et rois d’Italie, avait rejoint ses frères, chevaliers, et avait épousé une jeune et riche veuve, l’arcondesse Senasti, Jacques de Vintimille échappa aux assauts du sultan Soliman au cours desquels son père fut mortellement blessé. Réfugié à Malte puis à Nice, il entreprit des études à Lyon puis à Paris et Toulouse. À Pavie, il se lia d’amitié avec Maclou Popon, comme Pontus de Tyard le raconte dans son Solitaire second ; il le retrouvera au Parlement de Bourgogne et il écrira sa biographie, publiée à Paris en 1580. Il suivit Charles-Quint, pendant quelques mois, et rentra aussitôt après la défaite de l’empereur devant Alger. Ami de Clément Marot et de Diane de Poitiers, il traduisit pour François 1er la Cyropédie de Xénophon puis édita les lois romaines (editio vintimilliana). En 1549, il obtint un office de conseiller-clerc vacant au Parlement de Bourgogne, puis en 1551 l’échangea pour un de conseiller laïc. Il se maria peu après avec Jeanne Gros, jeune veuve de Zacharie Chappelain, greffier civil et criminel au Parlement. Refusant les excès des Ligueurs, partisan du chancelier Michel de l’Hospital, il fut suspect puis banni. Attristé des haines de part et d’autre, il se réfugia dans les recherches érudites, juridiques et généalogiques. Il écrivit son Carmen saturnalitum, dédié à Popon (Lyon, 1564) puis, le Parlement ayant dû enregistrer l’édit de pacification, revint à Dijon, et fut appelé à prendre part aux travaux de réformation de la Coutume de Bourgogne : l’avertissement des Instituts au droit coutumier du duché de Bourgogne (à Dijon, chez Jean Ressayre, 1697) précise que les « cayers dressés pour servir d’interprétation à la Coutume […] ont été composés par M. de la Gueste, Premier Président, et par MM. Bégat, de Vintimille et Bretagne, conseillers au Parlement, personnages de grand mérite ».
Veuf, il devint archidiacre de Notre-Dame de Beaune et fut encore du conseil secret réuni autour de Pierre Jeannin en 1572. Il mourut en 1582 et fut inhumé le 17 janvier après de son épouse dans la chapelle des Gros, au côté droit du chœur de l’église Saint-Michel de Dijon.
Pierre de Truchis, "Notice historique sur la chapelle dite des Gros en l'église Saint-Michel de Dijon", Mémoires de la Commission des antiquités du département de la Côte-d'Or, t. 14, 1901-1905, p. 27-72, ill., spécialement chap. 3, "Jacques de Vintimille", p. 50-59, portr. et appendice, "Testament de Jacques de Vintimille", p. 69-72. Document numérisé.