Né le 15 avril 1912 à Chaux-la-Lothière (Haute-Saône), Roland Martin a consacré toute sa carrière à l’archéologie. Après de brillantes études au lycée de Vesoul, puis au Lycée Henri IV à Paris, il entra à l’École normale supérieure où il obtint l’agrégation de grammaire. Membre de l’École française d’Athènes de 1939 à 1945, dès ses premières fouilles à Delphes, Délos et Thasos, il s’est attaché à retrouver dans les monuments antiques de la Grèce archaïque et classique l’esprit et la mentalité de ces civilisations ; ses Recherches sur l’agora grecque (1951), son étude sur L’urbanisme dans la Grèce antique (1956) et son Manuel d’architecture grecque : matériaux et techniques (1965) ont fait de lui un spécialiste dans le domaine. Conjuguant rigueur mathématique et précision littéraire, il a abordé l’étude de l’architecture classique de façon fort novatrice. Professeur à l’Université de Dijon (1946-1970), titulaire de la chaire d’archéologie et doyen de la Faculté des lettres (1960-1965), dont il présida la construction du nouveau bâtiment sur le campus de Montmuzard, il dirigea également à sa création la Circonscription des antiquités historiques de la Bourgogne (1956-1969), le Service d’architecture antique du CNRS (1957 – 1979) et des études à l’École pratique des Hautes-Études ; il fut appelé ensuite à l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne) où il enseigna l’histoire de l’art et l’archéologie grecque jusqu’en 1978, année où il présida le Conseil supérieur de la recherche archéologique. Il fut enfin désigné par l’UNESCO comme expert permanent pour la sauvegarde des monuments antiques. Très attaché à Dijon et résidant à Fixin, on lui doit encore des recherches aux Sources de la Seine et à Alésia. Correspondant (1968) puis membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, Membre résidant de notre Académie (1948, puis membre d’honneur (1992), président de l’Association bourguignonne des sociétés savantes (1961-1980), Médaille d’or du CNRS (1981), il mourut à Dijon le 14 janvier 1997 et repose à Breurey-lès-Faverney (Haute-Saône). En 1991, Roland Martin fit part de son désir de donner au Musée des Beaux-Arts de Dijon sa collection riche de 23 objets antiques (céramiques et statuettes), qui, par son entrée le 17 juin 1992, compléta de façon remarquable le fonds déjà existant.
Claude Rolley, Roland Martin (19812-1997), Revue archéologique de l'Est, t. 47, 1996, p. 7-8, ill. ; - Catherine Gras, "La Donation Roland Martin", Bulletin des musées de Dijon , n° 1, 1995, p. 5-11, ill.