LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1812 ● Naissance d’Eugène Millon, chimiste

Né le 24 avril 1812 à Châlons-sur-Marne où son père était un entrepreneur de transports, Eugène Millon, reçu docteur en médecine en 1836, abandonna la chirurgie pour la pharmacie et réussit cinq ans plus tard le concours de professeur de chimie à l’hôpital du Val-de-Grâce. Il fréquentait les plus grands chimistes de l’époque : Pelouze, Regnault, Thénard, etc… En 1845, réuni à M. Reizet, il entreprit la publication d’un Annuaire de chimie et publia le premier volume de ses Éléments de chimie organique, ouvrage remarquable dont le second volume parut en 1848. Muté à Lille, six mois avant la Révolution de 1848, puis en 1850, à l’hôpital du Dey à Alger, sa santé altérée par le climat, les fatigues de ses fonctions et de ses travaux, il demanda sa retraite qui lui fut accordée le 13 octobre 1865. Une cure hydrothérapique lui ayant été conseillée à Saint-Seine-l’Abbaye, il s’y rendit le 3 octobre 1867, mais trop fatigué, il s’éteignit le 22 octobre 1867. Il était officier de la Légion d’honneur. Millon a mené de front la chimie théorique, la physiologie et les applications de la science. On connaît ses recherches sur les composés oxydés de l’azote, du chlore et de l’iode ; sur la décomposition de l’eau par les métaux montrant qu’en présence des acides et des sels, la présence d’une trace d’un autre métal pouvait déclencher la réaction : l’attaque du zinc par l’acide sulfurique étendu est favorisée par une trace de chlorure de platine, de sulfate de cuivre etc. Le premier, il définit la chimie organique comme la chimie du carbone, il imagine un procédé de dosage de l’urée. Une rue de Paris porte son nom depuis 1907 et un timbre a été édité en Algérie en 1953.

E. Millon, sa vie, ses travaux de chimie et ses études économiques et agricole sur l'Algérie, préf. Jules Reiset, J.-B. Baillière et fils, 1870, XXVI-327 p.