Né le 15 novembre 1712 à Avallon, Pierre Raudot fut un des premiers pensionnaires de l’Académie de Dijon, dès le 12 août 1740, désigné pour la chaire de physique ; nommé vétéran le 22 décembre 1791, il vit disparaître la Compagnie ! Ses premières années à Dijon, après des études effectuées à Reims, n’avaient pourtant pas été tranquilles : en butte à ses confrères au sujet de sa thèse qu’il soutint enfin en 1743, il fut alors accusé d’avoir séduit Marguerite Marceline Rameau, fille mineure de Claude, pensionnaire au couvent du Refuge, sa patiente, et d’avoir tenté de la faire avorter ; il dut régler 1200 livres d’indemnité. Il réunit ensuite une belle clientèle, devint échevin, syndic puis doyen du collège des médecins et présenta de nombreuses communications à l’Académie (les travaux des pensionnaires étaient obligatoires). Il donna lecture de sept chapitres interminables sur les fièvres intermittentes laborieusement rédigés en cinq années. Il est peu de dire que G.-G. Richard de Ruffey ne l’appréciait guère, son Histoire secrète (voir ci-dessous) dépeint un phraseur médiocre et prétentieux ! Raudot prit part à la rédaction des nouveaux statuts en 1767, comme honoraire, puis fut appelé en 1779 à démontrer la supériorité du vin de Bourgone sur celui de Champagne, peut-être davantage en sa qualité de propriétaire ? Il mourut en avril 1793.
Henri Giroux, "Pierre Raudot, médecin et académicien (1712-1793)", Mémoires de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, t. 126, 1983-1984, p. 231-241.