Une fois encore, un cortège officiel s’arrête au milieu du chantier ouvert sur la colline de Montmuzard. Il y a cinq ans, c’était la nouvelle faculté des sciences qu’était venu inaugurer le ministre Billères. Le 6 octobre 1962, ce n’est que le Directeur général de l’Enseignement supérieur, Laurent Capdecomme, qui inaugure en cascade la nouvelle faculté de droit et l’imposante Bibliothèque universitaire, dont la tour-magasin constitue désormais le témoin monumental du nouveau campus. Ces inaugurations précédent la cérémonie de rentrée solennelle de l’Université qui se déroule alors dans le cadre très XIXe siècle du théâtre municipal. Le cortège coloré des professeurs, emmené par le Recteur Bouchard, réunit les universitaires étrangers qui deviendront bientôt Docteurs honoris causa, les médecins en toge groseille, les juristes en couleur écarlate, les littéraires en orange et les scientifiques en amarante ; il se déroule de la faculté des lettres au théâtre. Après l’exécution de La Marseillaise, le Recteur Bouchard prend la parole pour évoquer à nouveau la grande aventure du « poème de pierre » qu’il construit au milieu des champs de la colline des Muses : il dit ses joies et ses peines, remercie le ministère de l’Éducation nationale pour l’aider à construire à la fois les facultés et les résidences étudiantes ; il annonce l’ouverture prochaine d’un restaurant universitaire, élément essentiel d’une communauté en Bourgogne. Le doyen Jacques Dehaussy, pour sa part, souligne le symbole d’une nouvelle faculté de droit dans une ville de juristes, faculté qui représentait à elle seule l’Universitas Burgundiae lorsqu’elle fut créée par le roi en 1722. Il y aura encore bien des inaugurations sur le campus dijonnais ; mais la rentrée universitaire n’est désormais plus qu’une formalité administrative !