Né le 22 janvier 1825 à Avallon, fils d’un médecin originaire de Moutiers-Saint-Jean, et de Césarine Baillot, Tonneroise et fille de l’économe de l’hôpital, Ernest Cœurderoy, après des études à Tonnerre, partit à Paris étudier la médecine. Interne des Hôpitaux, en 1848, il manifesta des opinions révolutionnaires socialistes et intransigeantes. Impliqué dans le soulèvement du 13 juin 1849 contre l’intervention armée de la France en faveur du pape, il dut s’exiler en Suisse puis, après une condamnation par contumace, à Bruxelles d’où il fut expulsé au bout de huit jours. Il se rendit alors à Londres. Un de ses articles, publié dans le journal de l’Yonne L’Union républicaine, contre Louis-Napoléon, entraîna une nouvelle condamnation. Il vécut en Espagne, en Italie. Marié le 6 juin 1855, il fut arrêté par la police piémontaise le 22 juillet pour aliénation mentale : il attendait « le sommeil des morts ou le délire des fous « . Il refusa l’amnistie de 1859. Le 21 octobre 1862 à Chêne (Suisse), il poursuivit sa femme dans le jardin, un pistolet à la main, et trébucha dans un fil de fer ; son épouse se sauva en criant au secours. On le retrouva mort sur son lit, laissant une œuvre déconcertante, sa pensée étant parfois incohérente, mais révélant un talent littéraire et pamphlétaire. Chantre de l’espérance trahie, d’une certaine mélancolie révolutionnaire, Jours d’exil (1854-1855) est le plus connu de ses ouvrages. De nombreuses rééditions paraissent maintenant régulièrement.
Alain Brossat, dir., Ernest Cœurderoy (1825-1862) : révolution, désespoir et prophétisme, L'Harmattan, 2004 , 104 p., ill. ("Forum- IRTS Lorraine") ; - Le docteur Charles Cœurderoy (1797-1866), son épouse Cézarine Baillot, sa bru Mme Ernest Cœurderoy née Marie Ramlpont, documents réunis par André Matton, Tonnerre, à l'image de l'abeille, 2002.