Commission des antiquités et du patrimoine
Musée d’art sacré de Dijon, cliché François Perrodin.
Les pèlerinages autour des reliques font partie de la tradition chrétienne. Après la guerre de 1870, ils répondent à un besoin de dévotion, d’identité, de sécurité et de protection. C’est ainsi qu’à Fontaine-lès-Dijon, le pèlerinage au saint natif du lieu connaît une relance dont témoigne le Grand reliquaire de saint Bernard. Intimement liée à la déambulation et au regard, l’œuvre de l’orfèvre lyonnais Armand-Calliat apparaît comme un exemple, rare au XIXème siècle, d’une réalisation artistique associée au culte des reliques. Ses dimensions, sa forme, ses matériaux, les scènes figuratives, les symboles sont autant de moyens visuels qui mettent en scène le saint. L’apparat déployé dans les grandes cérémonies de la fin du XIXème siècle a pour but de marquer les esprits. Pour l’édification du croyant, la vie du saint est présentée comme un exemple, tout en soulignant les préoccupations du clergé de l’époque. En 1995, l’entrée du Grand reliquaire au musée d’art sacré de Dijon ne l’a pas fait tomber au simple rang de souvenirs des célébrations fastueuses et des combats politiques qui ont marqué les débuts de la IIIème République. Cet objet est en effet toujours utilisé. À Fontaine-lès-Dijon, à la fin de l’été, au moment de la fête de saint Bernard, son contenu continue à être présenté à la vénération des fidèles. Cette actualité du culte des reliques ne manque pas de questionner de nombreux aspects : muséal, liturgique et historique.