Des campagnes napoléoniennes au Pauvre Diable

De riches archives conservées par la famille permettent de connaître la vie quotidienne d’un soldat qui pendant 21 ans fut en guerre contre l’Europe coalisée. Ce fils d’un maître menuisier de Dijon, frère du célèbre journaliste et imprimeur Vivant CARION, s’engage à vingt ans comme sergent-major dans l’armée du Nord dirigée par DUMOURIEZ. Pendant dix ans, il parcourt les champs de bataille de l’Europe avant d’être envoyé en 1802 à Saint-Domingue. Son journal de bord relate ses quarante-quatre jours de traversée, puis ses combats et les réflexions que lui inspirent cette fâcheuse expédition. Fait prisonnier par les Anglais, libéré sur parole, il s’engage à ne pas combattre pendant quatre ans, ce qui à son retour, lui procure une période sans combat. Participant activement et brillamment à la guerre d’Espagne, il est promu chef de bataillon et décoré de la Légion d’honneur. Il termine sa carrière dans la Grande Armée, en combattant les Prussiens et les Russes à Lützen et Bautzen en 1813. Dès son retour à Dijon François CARION se marie avec Julie BADEL la fille unique du maire de Talant. Son livre de comptes, tenu scrupuleusement, nous éclaire sur son mode de vie. Ses longues notes de lectures montrent qu’il réfléchit sur sa carrière et s’interroge sur ce que doit être le militaire idéal. En bon père de famille, il veille à l’instruction de ses quatre enfants, et en 1839 il leur achète une boutique de chandelles à l’enseigne « Au Pauvre Diable ». Cette modeste boutique deviendra un grand magasin bien connu à Dijon, et restera dans la famille jusqu’à sa fermeture en 1999.

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