Le visage occupe une place majeure dans notre communication verbale, non-verbale, attentionnelle, émotionnelle et sociale. Le visage est l’outil essentiel de notre environnement social. L’obligation de porter un masque facial pendant la crise COVID-19 a fait prendre conscience à chacun d’entre nous des difficultés d’une part d’identifier un individu sur la simple lecture du regard malgré la voix qui elle aussi est étouffée, et d’autre part d’appréhender ses émotions. D’où l’intérêt de comprendre les mécanismes anatomo-physiologiques qui contrôlent cette double fonction et les maladies qui peuvent la perturber. La représentation des visages dans la peinture est récente car celle-ci est rare dans les fresques des grottes pré-historiques en dehors des mains, et ce n’est qu’à partir de la civilisation égyptienne qu’apparaissent les représentations humaines caractérisées par une finesse anatomique du visage extraordinaire et qui va se développer au Moyen-Age puis à la Renaissance. Les blessures du visage vont être reconnues comme majeures lors de la 1ère Guerre Mondiale puis des films centrés sur le visage vont voir le jour. Le cerveau est constitué de zones fonctionnelles spécialisées pour une tâche unique comme par exemple la motricité, le langage, la mémoire ou la vision. Depuis le 19ème siècle (LISSAUER), on sait que la vision est analysée par les 2 lobes occipitaux du cerveau et que la reconnaissance du visage s’effectue sur le lobe occipital droit avec confirmation par l’imagerie fonctionnelle du 21ème siècle. L’identification d’un visage s’effectue en 3 étapes automatiques : étude de la forme générale de la tête, de l’implantation des cheveux et des oreilles, puis analyse des yeux, des muscles faciaux et de la bouche , puis identification et mémorisation des traits du visage. Plusieurs travaux ont permis d’analyser l’impact du port du masque sur la reconnaissance faciale et sur celle des émotions qui ont démontré que la bouche est un invariant plus discriminant que le regard ce qui explique l’altération de la reconnaissance faciale et des émotions avec le port d’un masque facial. Ces données sont à l’origine de l’application dans la reconnaissance faciale par l’intelligence artificielle qui incorpore le regard, la bouche, l’implantation des cheveux et des oreilles et qui reste opérationnelle malgré le port d’un masque par l’incorporation de l’iris. Sur le plan des causes de troubles de la reconnaissance faciale, à côté de maladies génétiques, des AVC et des tumeurs, la maladie d’ALZHEIMER en est la cause la plus fréquente.
En conclusion, l’intégrité du lobe occipital droit est essentielle dans la reconnaissance faciale et des émotions, le port d’un masque facial en altère la fonction tandis que l’intelligence artificielle réalise un saut technologique extraordinaire pour cette fonction.