Les toitures en laves du Parc national de Forêts, inventaire et panorama

En 2022-2024, le Parc national de forêts a réalisé un inventaire thématique du patrimoine bâti an partenariat avec les services de l’Inventaire des régions Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est. Cette opération a consisté à recenser, étudier et faire connaître une technique constructive particulièrement répandue par le passé dans les communes du plateau de Langres : la réalisation de toitures à l’aide de fines pierres calcaires appelées laves. Cette démarche est partie d’un inquiétant constat : ce patrimoine très singulier, en dépit de sa redécouverte dans la seconde moitié du 20e siècle, s’érode rapidement et les témoignages très divers, qui existent encore aujourd’hui, risquent de disparaître à courte échéance. Sont en cause : la perte du savoir-faire, le coût de restauration et d’entretien de ces toitures, la difficulté à s’approvisionner localement en pierres de qualité. Pourtant, ces toits en laves étaient très couramment mis en œuvre jusqu’à la fin du 19e siècle, au point sans doute de modifier sensiblement la silhouette des villages : le matériau était omniprésent et facilement accessible, la main d’œuvre a priori peu coûteuse et la durabilité des ouvrages excellente, pour peu que l’entretien soit suivi. Aujourd’hui, près de 180 de ces toits en laves couvrent encore indifféremment des églises, chapelles, maisons de villages, granges et dépendances agricoles, tours d’enceintes, moulins, fours à pain… Si la datation de ces toitures en laves n’est pas évidente, le recours à la dendrochronologie a permis, en datant les bois de charpente associés, de multiplier les jalons chronologiques et de révéler, plus largement, la grande richesse du patrimoine bâti du Parc national de forêts.