De la Révolution française jusqu’aux mouvements récents, d’un bout à l’autre de la planète, les sociétés n’ont cessé de maltraiter les statues des « grands hommes » que l’histoire leur avait léguées. Ces dégradations dessinent une généalogie de la contestation doublée d’une géographie des passions citoyennes. Dans un ouvrage récemment publié, l’auteur s’interroge sur la place des statues dans l’espace public, les motifs de leur vénération comme de leur rejet, les conflits de mémoire qu’elles engendrent, le large spectre des actions perpétrées contre elles (graffiti, empaquetage, destruction, déboulonnage, transferts, etc), ainsi que sur la dimension symbolique de ce type de vandalisme et les évènements qu’ils suscitent. Ces réflexions invitent à réfléchir sur l’avenir de ces figures d’un passé parfois difficile à repenser.