Shakespeare et l’honneur

La loi sur la presse du 29 juillet 1881, contient un article 29 dont l’un des termes, celui d’honneur, n’est pas défini. La fréquence de ce mot dans le théâtre shakespearien permet d’en cerner le sens et d’en faire un inventaire aussi riche que divers selon celui qui l’invoque : l’homme de la rue, le guerrier, le roi, la femme ou le fou. Cet inventaire, qui n’est pas exhaustif, est l’objet du premier chapitre. Le deuxième chapitre est une application de l’atteinte à l’honneur telle que décrite dans la pièce Beaucoup de bruit pour rien (1598) qui présente un cas pratique semblable à ceux proposés à l’étude de la diffamation, non seulement devant une Inn of court de l’époque de la pièce, mais aussi devant le tribunal civil ou pénal qui a à en connaître de nos jours. Bien avant le Sermon sur l’ambition de Bossuet de 1662, Shakespeare en a élaboré une théorie, principalement dans quatre pièces, qui est l’objet du chapitre III. L’étude de La tragédie de Macbeth (1606), dans le chapitre IV, est limitée au texte contenu entre la première scène du premier acte et la fin de la deuxième scène du deuxième acte où figurent tous les éléments descriptifs de la préméditation, telle que le droit pénal l’envisage comme une des circonstances du crime qui commande de parler d’assassinat et non plus de meurtre. Le noeud de la tragédie, comme dans Othello (1604), est l’ambition. Les conditions dans lesquelles elle s’exerce imposent qu’elle reste dans les bornes de l’honorabilité. Enfin la mise à mort du père dans les tragédies grecques et dans La tragique histoire d’Hamlet (1600) conduit à s’interroger sur la vengeance dont est tenue la descendance qui l’honore ainsi que sur l’idée de justice qui en naît. Elle ne peut être un but en soi et renvoie à l’honneur. L’étude théorique qui en est faite dans le chapitre V annonce le chapitre VI qui illustre le parricide à travers l’étude de la pièce Le Roi Lear (1605).

 

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