Le point de départ de cette communication est une visite de deux petits-fils du Roi Soleil Louis XIV en Bourgogne et leur séjour à Beaune en avril 1701. Ces précurseurs de l’œnotourisme ont une sensibilité particulière pour le bourgogne, un petit détour à Volnay en fait preuve. Suivons donc les détails de ce voyage bien documenté, dont Le Mercure Galant dépeint avec précision les décorations sur le thème bacchique, notamment les fontaines de vin. Or, ces descriptions nous donnent l’une des premières mentions du cru de Meursault.
Pourquoi en cette occasion, et pourquoi ce vin doit-il couler d’une fontaine à vin ? Pour comprendre ce qui se passe en 1701 de Mâcon à Auxerre, en passant par Beaune, Dijon et même Talant, cette communication vous invite à suivre ce phénomène peu étudié́ : les fontaines de vin à travers l’histoire.
Quels vins coulaient de source au pays de Cocagne (du bourgogne, mais lequel ?), à la table des princes et dans les rues, devant les palais des Grands Ducs d’Occident, à l’occasion du couronnement des Empereurs du Saint-Empire ou sous le règne du Roi- Soleil ? Les différents récits révèlent la fonction des fontaines de vin dans la communication entre une ville et les autorités, mais aussi entre les différents groupes d’une société́ hiérarchisée. En 1701, les villes placées sur le parcours des princes ont rivalisé d’imagination autour de cet outil de communication, réalisant d’extravagants et coûteux décors pour mettre en scène leurs emphatiques louanges aux princes.