L’éloignement et l’isolement géographique, la fréquence de conditions climatiques difficiles, la multiplicité des contraintes logistiques et financières sont autant de facteurs qui font de la recherche scientifique dans l’océan Austral une véritable gageure. Pourtant, l’Antarctique et les Terres australes hébergent une biodiversité unique dont l’étude passionne de nombreux scientifiques car elle est souvent éclairante pour mieux comprendre le vivant et son évolution. C’est notamment le cas des Terres australes françaises, territoires de la République perdus aux confins des océans Indien et Antarctique qui possèdent un patrimoine naturel exceptionnel, récemment classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pourquoi et comment, alors, mener des recherches scientifiques de qualité en ces territoires difficilement accessibles ? Cette question se pose tout particulièrement pour l’étude des environnements marins côtiers, qui a l’isolement géographique et aux conditions climatiques difficiles, ajoutent la contrainte de devoir mener les recherches en plongée sous-marine dans les eaux froides et agitées des cinquantièmes hurlants. Ces territoires occupent une position unique pour étudier l’effet des changements globaux sur une biodiversité encore mal connue et sur des environnements marins à forts enjeux de conservation qui suscitent aussi de nombreux intérêts d’ordre économique.