Séance annulée
L’ancien hôpital militaire de Dijon, dit Montmusard à l’origine, devient en 1951 l’hôpital Hyacinthe Vincent, du nom d’un médecin militaire. Qu’a fait ce médecin pour mériter cet honneur ?
Né à Bordeaux le 22 décembre 1862, Vincent opte pour la médecine militaire en octobre 1884. Après différentes affectations, il est nommé en décembre 1902 professeur d’épidémiologie et directeur du laboratoire de bactériologie médicale à l’école d’application du service de santé du Val de Grâce.
Compte tenu des graves conséquences des épidémies de fièvre typhoïde au sein des armées, il comprend très vite l’intérêt d’un vaccin. Sa mise au point (un vaccin stérilisé à l’éther dans le cas de Vincent), la rivalité entre l’Institut Pasteur et le Val de Grâce, les discussions liées à sa mise en application, constituent une véritable épopée. Une loi inspirée par Vincent, et déposée par le sénateur et médecin Léon Labbé, est votée le 28 mars 1914. Elle rend obligatoire la vaccination anti typhique dans les armées. Mais quand éclate la guerre, l’obligation de vaccination n’a pas encore eu le temps d’être généralisée. Or début novembre 1914 est marqué par une grave poussée épidémique. La situation impose une attitude drastique. Vincent est chargé de vacciner toutes les armées et son action énergique, dans un contexte difficile, conduit à la régression de l’épidémie en 1915.
Placé dans la deuxième section (réserve) en décembre 1924, le rôle important qu’il a joué pendant la guerre lui vaut de nombreux honneurs. Il fait l’objet en particulier d’une citation à l’Ordre de la Nation, en date du 28 décembre 1945, signée Ch. De Gaulle.
Hyacinthe Vincent décède à Paris le 23 novembre 1950. Il est inhumé au cimetière du Père Lachaise.