Les journaux pour enfants publiés pendant la Grande guerre sont des moyens de propagande destinés à l’ « arrière ».
Les thèmes évoluent. Les premiers dessins annoncent une victoire rapide enlevée remportée à la baïonnette. La violation de la neutralité de la Belgique est ensuite invoquée ; n’est-elle pas un ciment de l’Union sacrée ? Le temps passant, les images transportent les jeunes lecteurs sur les fronts éloignés de Serbie, des Dardanelles ou de Russie, façon de montrer que le monde entier combat l’Allemagne et ses alliés. Enfin, on parle moins de la victoire, mais davantage de sales tours joués aux ennemis.
Quant aux Allemands, pardon, les Boches, quand ils ne sont pas cruels, ils sont ridicules. Leur symbolique casque à pointe est abandonné dès 1915, mais il apparaît dans les bandes dessinées jusqu’à la fin de la guerre.
Cette conférence plaisante se termine sur une note plus grave : des idées qui vont marquer le XXème siècle, nationalisme, racisme et collectivisme sont bien présents dans les images qui défilent sous les yeux d’un public qui sera majeur quelques années plus tard.