Commission des antiquités et du patrimoine
Après avoir reconnu à Alésia la fabrication de mobilier de harnachement du cheval monté destiné à l’armée romaine, nous avons pu définir – à partir des empreintes des moules rejetés en dépotoir – une production de pièces métalliques fonctionnelles et ornementales constitutives du char et de l’attelage (passe-guides, éléments de joug, gaines de suspension de caisses de char).
La production des équipements de joug ou de caisses de voiture implique la possibilité que les supports qui les recevaient – c’est-à-dire les voitures – soient fabriqués sur place. L’organisation de cette production a dû occuper un certain espace dans la ville d’Alésia et laisser des traces. Toute la difficulté consiste à les identifier ; c’est pourquoi nous avons tenté de rassembler les données archéologiques et de les rapprocher pour faire la preuve de la présence d’un artisanat de charronnage – peut-être temporaire et lié à l’armée romaine – au milieu du 1er siècle ap. J.-C., en plein cœur de la ville dans un état urbanistique antérieur au centre monumental.
L’analyse semble confirmer la présence à Alésia d’un artisanat spécialisé qui ancrerait dans une réalité typologique et chronologique la variété des harnachements de chevaux et d’équipement de voitures attelées à deux ou quatre roues évoqués par Pline l’Ancien, juste après sa mention de l’habileté des bronziers d’Alésia (Histoire Naturelle, XXXIV, 48 (17), 162-163).