Commission des sciences économiques et sociales
Lorsque la guerre éclate en août 1914, 11 années seulement se sont écoulées depuis les vols des frères Wright. C’est dire si l’aviation en était encore à ses balbutiements. Blériot avait traversé la Manche en 1909 et pour une grande partie du haut commandement, la pratique du pilotage n’était qu’une activité sportive. Cependant, il n’aura pas fallu longtemps à l’avion pour qu’il soit considéré comme indispensable à la conduite des opérations. La bataille de Verdun en sera l’illustration et à la fin de la guerre, face aux poussées allemandes, sa contribution sera capitale pour conduire à la victoire.
Ce succès n’a été atteint que parce que, en plus des pilotes prêts au sacrifice suprême, il y a eu des chefs énergiques et intellectuellement capables de remettre en cause tous les acquis de l’art traditionnel de la guerre terrestre, car ils avaient découvert la spécificité des opérations aériennes. Il leur a fallu vaincre toute l’inertie de la bureaucratie militaire et celle des constructeurs aéronautiques attachés à leurs intérêts pour faire triompher leurs conviction et amener l’aéronautique militaire française à être au moment de l’armistice la plus puissante et la plus moderne du monde.