Salle des Séminaires de la Maison des Sciences de l’Homme (MSH) de Dijon (campus universitaire boulevard Petitjean, derrière le Pôle d’économie et de Gestion)
Du 27 février au 1er mars 1630, Dijon connaît une révolte urbaine qui entre dans les mémoires sous le nom de révolte du Lanturlu, du nom de la chanson reprise par les émeutiers. Au cours de ces quelques journées qui coïncident avec la fin du carnaval, le peuple – vignerons, artisans… – entend protester contre la tentative de la monarchie de transformer le régime fiscal de la Bourgogne en y introduisant des élections, ce qui remet en cause son statut de pays d’états. Tous ceux qui sont jugés sur le plan local complices de la réforme en cours – gens des comptes, financiers… – sont pris pour cibles et leurs hôtels pillés. Si les autorités urbaines parviennent à rétablir rapidement le calme, la protestation n’aura pas été inutile et contre l’obtention de sommes importantes, la monarchie renonce à ses projets. Malgré sa brièveté, cet épisode, qui marque durablement la mémoire dijonnaise et bourguignonne, revêt une réelle importance car il s’inscrit dans un moment historique que l’on pourrait appeler le « moment 1630» qui voit, alors que la monarchie française s’engage de plus en plus militairement sur le plan européen dans le cadre de la guerre de Trente ans et augmente à cette fin la pression fiscale, une série de provinces – la Provence, le Languedoc, la Guyenne… – connaître des agitations comparables. À travers ces révoltes, et donc de celle du Lanturlu, c’est plus largement la question de la relation du pouvoir central et des périphéries – et de leurs privilèges – qui est en jeu, à l’heure où l’Étattente d’imposer une vision de plus en plus centralisée du pouvoir.
• 9 h 30 – Accueil des participants
• 10 h 00 – Dominique Le Page (Université de Bourgogne) :
Introduction
10 h 25 – 12 h 00
• Éliane Lochot (Archives municipales de Dijon) :
Le Lanturlu et ses conséquences : quelles sources archivistiques ?
• Nicolas Schapira (Université Paris X Nanterre) :
Lanturlus, les écritures d’une révolte
• Éva Guillorel (Université de Caen) :
Chanson politique et révolte populaire sous le règne de Louis XIII : l’exemple des Lanturlus de Dijon
• Discussions
14 h 00 – 16 h 30
• Dominique Le Page :
Gens des comptes et révoltés
• Christine Lamarre (Université de Bourgogne) :
Le règlement des indemnisations après le Lanturlu de Dijon : une question juridique ou politique ?
• Agnès Botté :
Les degâts causés aux maisons à Dijon lors du Lanturlu (1630) : prétentions
et indemnités des intéressés
• Jérôme Loiseau (Université de Franche-Comté) :
Les conséquences bourguignonnes de l’émeute dijonnaise du Lanturlu
• Discussions