Commission des sciences
Le cinéma, 7ème art apparu au début du 20ème siècle est censé produire des œuvres d’art. Sans en discuter la qualité il apparaît que le film en étant la production d’un être sensible qui vit dans une certaine société, constitue une sorte de reflet de celle-ci. Le miroir peut être déformant par la volonté du réalisateur d’accentuer le trait dans une démarche caricaturiste ou par l’expression de son inconscient.
Le film est également une fenêtre ouverte sur le monde qui fait du spectateur une sorte de voyeur plongeant dans l’intimité des autres en y éprouvant des émotions allant du plaisir à la terreur tout en passant par l’admiration, le rejet ou l’amusement.
Amateur de cinéma ayant côtoyé le handicap dans ma vie professionnelle je me suis intéressé à sa représentation sociale à travers les films.
C’est une longue et belle histoire, qui s’est déployée sur environ un siècle. Elle rend compte d’une évolution remarquable. Si pendant la première moitié du 20ème siècle le thème du handicap n’a pas été souvent abordé, il a été présent, mais pour susciter la peur, l’admiration, sinon le comique, les personnes handicapées apparaissant toujours singulières, pas vraiment comme les autres. Durant la seconde moitié du 20ème siècle le thème du handicap est devenu plus présent en suscitant des films reconnus à travers les récompenses des Oscars et des Césars, mais il faudra attendre la fin du 20ème siècle et le début du suivant pour qu’enfin un nouveau paradigme s’exprime à travers lequel une personne handicapée est un Citoyen comme un autre.
Le choix des images illustrant le propos de la conférence est nécessairement partial toutefois elles révèlent la longue et difficile acceptation du handicap par notre société. Avec un film sorti en octobre 2013 ayant comme acteur principal un jeune trisomique imitant BOGART, il est permis de ne plus désespérer !