Louis Mirault est né en 1866 à Cours-les-Barres dans le Cher, au bord de la Loire, en face de Nevers. Son père Edme Mirault, administre, en tant que régisseur, une vaste propriété, le domaine de Givry. Il lui a succédé dans cette fonction pendant quarante-trois ans. Cette famille était originaire des Amognes, une contrée vallonnée et secrète située de l’autre côté de Nevers à une trentaine de kilomètres et ce territoire a été le lieu de prédilection de Louis Mirault. Sous son nom de plume, Fanchy, il s’est révélé comme auteur de poésies, de contes et de pièces de théâtre rédigés dans le patois du Val-de-Loire, mi-berrichon mi-nivernais. C’est en partie au cours des inspections en forêt faites en compagnie de son père, puis seul par la suite, qu’il a trouvé l’inspiration et le thème de ses histoires.
Fanchy a entretenu des contacts amicaux avec tous les représentants de la littérature nivernaise de son temps. Il commença à publier à partir de la trentaine. Une partie de ses écrits fut éditée dans les journaux et revues à Paris, tels Le Nivernais de Paris, l’Union Nivernaise, L’Année Nivernaise et localement Paris-Centre, L’Écho de la Nièvre. C’est Le Petit Charitois, l’hebdomadaire de La Charité-sur-Loire qui, de 1921 à 1923, révéla au public ses poèmes patoisés. Certaines créations théâtrales, La Maîtresse Bideau et Jean l’Berdin furent alors jouées un peu partout et même à Paris, soulignant sa notoriété.
Il décéda en 1938 et son œuvre lui a survécu jusqu’à l’aube des années soixante notamment à travers des disques de chansons folkloriques produits par son ancien complice, le poète Pierre Chambon. Un de ses fils, le docteur Pierre Mirault, peintre et sculpteur à ses heures, a donné aux archives départementales de la Nièvre un ensemble de documents familiaux qui, sur presque deux siècles, apportent un éclairage émouvant sur les activités artistiques d’une singulière famille d’amateurs.
Jean Drouillet, Un serviteur du terroir nivernais : Fanchy, La Charité-sur-Loire, Delayance, 1941.